Le rêve américain de Simon, épisode 2.
Simon Dalaison réalise un rêve, celui de partir aux Etats-Unis vivre le cheerleading universitaire américain pour la première fois. Parti en août avec l’espoir de se tailler un poste de titulaire à Daytona pour 2024, la FFFA l’a rencontré afin d‘évoquer avec lui son arrivée et ses débuts à TVCC, une des universités américaines les plus côtées pour le cheerleading.
FFFA : Première question Simon, comment vas-tu ?
Simon Dalaison : Je vais bien, mais je reviens d’une blessure… survenue peu de temps après notre premier entretien. Lors d’un stunt, je me suis perforé un ligament du poignet… suivi de 4 mois d’arrêt, c’était extrêmement long. Mais je suis enfin de retour puisque j’ai repris mi-janvier après mon retour aux États-Unis le 8 janvier 2024. Cela fait donc 6 semaines que j’ai repris.
FFFA : Qu’est ce qui est le plus dur dans cette période ?
S.D. : Le plus dur, c’est de devoir regarder sans être acteur ! Ce n’est pas évident, mais cela fait partie de la vie d’un.e sportif.ve… La blessure n’épargne personne. Et pour le coup, j’ai eu plusieurs RDV chez le chirurgien qui avait du mal à comprendre ma blessure. Le plus important en temps qu ’athlète c’est de comprendre ta blessure pour la gérer au mieux. Le suivi est correct, il est journalier avec un kiné. La situation du ligament ne changera pas, je pense devoir me faire opérer lors de la off season.
FFFA : Et donc as-tu eu des nouvelles pour une place de titulaire ?
S.D. : Pour le moment, je suis remplaçant ; mon arrêt la moitié de la saison a changé la donne. Néanmoins, Franklin, le plus ancien coach nous a expliqué qu’en 20 ans d’ancienneté la composition finale n’est jamais resté la même qu’aux « tryout ». Le cheer etant ce qu’il est, les blessures sont quasiment inévitables. Donc j’ai toujours une petite chance d’intégrer l’équipe titulaire. Ce n’est pas favorable, mais pas impossible.
FFFA : On imagine que la blessure a joué sur ton moral ?
S.D. : Évidemment. J’ai eu deux périodes difficiles. La première juste après la blessure, l’autre après que le chirurgien m’annonce que je devrais dans tous les cas être opéré. Mais ça allait de mieux en mieux. Enfin, l’annonce d’être remplaçant, forcément, n’est pas positive pour moi.
FFFA : La blessure a-t-elle joué sur ton intégration ?
S.D. : L’intégration se passe, en réalité, hors des entraînements. Déjà parce que nous avons accès à la salle quand on veut donc on se rassemble très souvent. Nous partageons aussi les lieux de vie donc finalement, je suis toujours 100% de mon temps avec les coéquipiers. Et puis, même blessé, on est toujours au bord du praticable, proche des entraineurs. J’ai même envie de dire que cela permet de prendre du recul, d’avoir une vision différente en comprenant davantage la vision des coaches. On apprend à comprendre le système et leur « mindset ».
FFFA : On imagine que ça te motive encore plus dans un potentiel projet de coaching en France ?
S.D. : En tant qu’ancien coach de gymnastique et de Cheer quand j’étais en France, c’est sûr et certain qu’avoir cette vision des entraîneurs me conforte dans cette idée.
FFFA : En parlant de coaching, vois-tu les différences avec le coaching français et américain ?
S.D. : Les coachs américains interviennent moins que ce que j’ai vu en France (du moins au niveau où on évolue ici). La routine était abordée assez rapidement en France contrairement aux Etats-Unis. Ici, il y a davantage d’observations sur ce que l’on fait que d’enseignement à proprement dit. Il y a moins cette omniprésence, je trouve. Concernant le coaching inférieur ou plus jeune, j’ai eu la chance de le voir en compétitions, je trouve que les coachs américains sont plus effacés parce que tout est rôdé. Je pense aussi que les nombreuses compétitions, énorme différence avec la France, jouent dans cette façon de faire. La plupart des équipes Française on 1 ou 2 compétitions par saison, ici c’est plus proche de 5
FFFA : Pour poursuivre, la différence générale dans le cheerleading se ressent comment ?
S.D. : Ici, et je parle du cheerleading universitaire, notre sport est un ascenseur social, selon moi. Je suis ici grâce à la bourse que j’ai obtenu dans le cheerleading. Et pour l’année prochaine d’ailleurs, je vais encore participer à des sélections afin d’obtenir une éventuelle nouvelle bourse universitaire et donc peut-être rempiler pour une seconde saison.
FFFA : Comment s’est passé le premier semestre et comment se passent les cours pour toi ?
S.D. : Plutôt bien, j’ai quasiment obtenu une note de 4.0 au GPA (le système de notation universitaire américain) c’est quasiment la note la plus haute possible et correspond à 95% de moyenne. Le GPA est comme un passeport pour aller plus loin ou ailleurs au sein des différentes universités américaines. J’étudie encore un tronc commun avec cette-fois de la littérature, de la psychologie, de la politique américaine et j’ai pris un module sur la prévention des blessures, ironiquement… (rires).
FFFA : C’est quoi la suite pour toi ?
S.D. : Toujours des scands, de manière hebdomadaire ! On ne cheer pas tous les matchs, nous sommes 4 groupes pour un total de 74 athlètes. Je sideline quasiment toutes les semaines… moi qui n’étais pas super fan de cet aspect du cheer universitaire, je commence à bien apprécier l’exercice.
FFFA : On peut te suivre en diffusion ?
S.D. : Tous les matchs sont diffusés donc vous allez nous voir et nous entendre ! c’est l’avantage du sport universitaire, tout est filmé.
https://www.youtube.com/@trinityvalleycommunitycoll5368/streams
FFFA : Est-ce que la vie américaine te plait au point de rester ?
S.D. : Concernant le cheerleading, c’est sûr que je n’ai pas envie de rentrer à la maison même s’il est en plein essor en France. Je suis d’ailleurs le premier fan des Team France. Sur le plan sportif, c’est un vrai eldorado ici. Humainement parlant, j’adore la vie étudiante… mais je ne pense pas avoir assez d’expérience ici pour me projeter en tant que citoyen ou même d’imaginer vivre ici « pour toujours ». Le système et américain est bien différent du nôtre et donc c’est difficile pour moi de me projeter professionnellement ici. Je suis ici comme à la maison en tant qu’étudiant, mais la vie est très différente de la vie « française ».
FFFA : On imagine que c’est toujours dur d’être loin de tes proches ?
S.D. : J’ai eu la chance de rentrer pour 6 semaines, parfois c’est dur, parfois moins. C’est sûr que ma chérie et mes proches me manquent.
FFFA : Tu as parlé de la Team France… Est-ce que tu suis un petit peu l’aventure ?
S.D. : Ce n’est même pas « un petit peu », c’est même « totalement » ! J’ai prévu et j’ai très hâte de les rejoindre et de donner de la voix à Orlando le mois prochain à l’occasion des Worlds ICU !
Nous souhaitons à Simon une bonne saison en espérant qu’il puisse obtenir une place de titulaire. La FFFA publiera un 3ème et dernier article après la saison, en espérant avoir annoncé une bonne nouvelle sur la place de Simon au sein de l’équipe titulaire de TVCC.